Interview (écrite) de Vincent DESPRÉS LEVARD
réalisée par le canal associatif Share VIEWS.
Convoi Humanitaire et Populaire pour Gaza [2015] – CHPG [2015]
Page Facebook du CHPG [2015] :
https://www.facebook.com/pages/Convoi-Humanitaire-et-Populaire-pour-GAZA-2015/476198702543409?fref=ts
Interview soumise le 18/07/2015.
Interview reçue le 18/07/2015
Interview partagée le 20/07/2015 sur le lien (du canal associatif Share VIEWS) ci-dessous :
https://shareviewsmain.wordpress.com/2015/07/20/21/
Question 1 : Bonjour Vincent DESPRÉS LEVARD. Pourrais-tu te présenter brièvement ?
Réponse : Je suis français dit « de souche », converti à l’Islam il y a 22 ans. J’ai beaucoup bourlingué quand j’étais jeune et je me suis converti après une épique traversée de 1.500 kms du Sahara à 21 ans à pied et dromadaire, qui s’est en quelque sorte transformée en voyage initiatique… Après mon service militaire comme sous-officier apprécié de ses supérieurs, j’avais une carrière d’officier qui me tendait les bras (15 ans et une bonne retraite!) mais je l’ai refusée car commençait la 1ère guerre du Golfe dont je pressentais le massacre des civils. J’ai été guide de montagne pour l’UCPA (Union nationale des Centres sportifs de Plein Air) en Corse, puis je suis parti habiter 4 ans en Tunisie. Je me suis marié et j’ai 3 enfants. Je suis rentré en France et j’ai vendu de l’artisanat tunisien et marocain pendant 15 ans, en boutique et sur les marchés et les foires. J’étais conseillé municipal et président de l’Union Commerciale et Artisanale de Richelieu (Indre-et-Loire – 37120).
Je suis parti à Gaza en 2012 afin d’aider la population locale et où j’ai vécu une expérience extraordinaire. Je suis un homme libre et je me consacre désormais à ce projet de convoi, entre autres. Commerçant depuis 15 ans en artisanat d’Afrique du nord, la crise m’a fait décider d’arrêter cette activité qui a perdu 50% de sa rentabilité en deux ans. Je viens de louer une terre d’un hectare dans les Cévennes (30) que je prépare pour un projet agricole pour la saison prochaine. Une sorte de reconversion et de retour aux choses simples, car il n’y a pas mieux que l’aide, l’entraide et le retour aux sources…
Question 2 : Tu as commencé à partager des vidéos sur le réseau social Facebook depuis mi-Juin 2015 environ. Dans la toute première de cette série de vidéos, tu introduisais la notion de « Convoi Humanitaire et Populaire pour Gaza ». Pourrais-tu nous en dire plus sur ce projet ?
Réponse : L’Etat français est un des états les plus “sionnisé” au monde. Il y a Israël, les U.S et puis la France, qui a, entre autres, fournit la bombe nucléaire israélienne, des armes, des colons, des soldats, des technologies, de l’argent et a participé à la construction du mur de Gaza. C’est une grande honte et il n’y a rien à attendre de l’Etat. Il faut donc que les citoyens se prennent en charge. On ne peut pas se contenter de fermer les yeux, et payer nos impôts en nous plaignant d’être impuissants. Je ne crois plus aux institutions, y compris ONG toutes corrompues à la cause israélienne. Je fais un appel “populaire” car je ne vois pas vers qui d’autre me tourner en France!
L’idée générale est de promouvoir une sorte de rendez-vous annuel pour ceux qui veulent s’investir pour Gaza. Créer une sorte de ligne Paris-Gaza qui ferait un départ chaque année. Ainsi les préparations de véhicules et les récoltes s’organiseraient tout au long de l’année. Créer un mouvement populaire de solidarité pour Gaza jusqu’à ce que le blocus cesse. J’ai l’impression que c’est la moindre des choses…
Et j’ai l’impression de lancer cet appel par défaut, parce que je ne l’entends pas… dis-moi où il y a un départ de convoi ouvert aux citoyens et je me joins à eux comme un bon petit soldat!
Question 3 : L’échéance est donnée pour Octobre 2015. Peux-tu nous citer, par ordre de priorité, ce qu’il faut (‘matériellement’ et ‘immatériellement’) pour mener à bien ce projet ?
Réponse : Un véhicule révisé et en règle, des pièces de rechange, quelques outils, des médicaments dont la liste arrive, et du petit matériel à énergie renouvelable.
Je suis aussi spécifiquement à la recherche de matériel de projection et sono extérieur (cinéma d’extérieur) et de petit matériel d’occasion de cuisine snack-bar, machine à barbe à papa, à chichi, à chouchou, et cætera, pour les projets sur place…
Pour le voyage il faudra quelques équipements de cuisine, de couchage, des vêtements de change, affaire de toilette et pharmacie, mais aussi du matériel photo/vidéo pour rapporter des témoignages évidemment.
Il faut, évidemment, un passeport en règle et une autorisation égyptienne : La demande doit être faite avant la mi-septembre au plus tard.
J’ai donc estimé à 5 000 euros les dépenses nécessaires, mais j’ai vu qu’une autre question entre dans le détail de cette partie financière.
Qu’entends-tu par “immatériel”? Il faut à mon avis une bonne âme, la tête sur les épaules et des tripes!
Question 4 : Tu as déjà fait un convoi humanitaire en 2012 pour Gaza. Où étais-tu exactement ? Peux-tu nous décrire comment cela s’est déroulé ? Le convoi était-il efficient, autrement dit, y avait-il des choses à améliorer pour que ce convoi se déroule dans de meilleures conditions ? Autre questionnement : Pourquoi n’as-tu pas fait un convoi l’an passé et en 2013 ?
Réponse : En 2012, j’ai fait un premier “appel à convoi.” J’ai eu 5 volontaires, puis 4, puis, 3, 2, 1 et puis je suis parti tout seul… Donc ce n’était plus vraiment un convoi. Je ne connaissais pas ce milieu et je suis parti vers la Turquie et la Grèce pour chercher un bateau que je n’ai pas trouvé. J’ai abandonné ma voiture en Grèce et j’ai pris l’avion pour le Caire. Un “internaute” qui vivait en Tunisie et qui me suivait sur Facebook m’a fait la surprise de me rejoindre au Caire. Nous avons pris le bus jusqu’à Rafah et nous sommes passés par les tunnels qui existaient encore, mais qui ont été détruits il y a peu. Nous sommes restés une petite semaine et nous sommes rentrés par le même chemin.
Nous sommes allés à Beït Lahia, village agricole du nord de la bande de Gaza qui cultive les meilleures fraises du monde, à ce qu’ils disent! Et c’est vrai qu’elles sont délicieuses. Je suis en contact avec les sœurs KILANI, trois femmes qui ont ouvert un petit centre d’étude et de perfectionnement pour les enfants de leur village. Ils étudient et révisent les matières principales. Nous avons fait une vidéo de présentation de leur centre qui leur a attiré beaucoup de dons et qui a permis de faire des travaux [Cf. https://www.youtube.com/watch?v=q2jX6Gjd_QI]. Elles sont maintenant entourées de parrains et marraines qui les soutiennent directement.
En 2013 et 2014, je n’étais pas en mesure de prendre d’engagements pour des raisons indépendantes de ma volonté malheureusement. Mais là, et comme dit plus haut, ce projet est l’une de mes priorités !
Question 5 : Avant d’accéder à Gaza depuis la frontière égypto-palestinienne, tu dis que quelques problèmes administratifs pourraient surgir. De quels types de problèmes voulais-tu parler ? Décris-les-nous brièvement.
Réponse : Nous ferons la demande officielle d’entrer dans Gaza par la porte de Rafah auprès de l’ambassade égyptienne à Paris. Normalement, nous auront des “invitations” des hôpitaux de Gaza pour appuyer notre demande. Cela prend, normalement, deux à trois semaines, mais c’est vrai que SISSI est entrain de serrer la vis. En tout état de cause, l’autorisation ne sera prise en compte que selon le bon vouloir des chefs de secteur militaire sur place… On n’est plus vraiment dans un état de droit quand on se rapproche d’une zone de guerre et l’autorité militaire a absolument tous les droits. Tout prétexte sera bon, même inventé, pour nous refouler si les ordres sont de nous refouler.
En 2012 les turcs ont voulu me refouler car la vielle remorque que je tractais n’avais pas de carte grise. J’ai refusé de partir, poiroté une dizaine d’heure, vidé la voiture et la remorque deux fois, et ils ont fini par me laisser passer.
Question 6 : Au vu de ces tensions, quels conseils (voire directives) aimerais-tu donner aux futurs convoyeurs pour que le projet soit mené à bien (sachant que ce convoi est ‘universel’ et ouvert à toutes les personnes, venant de tous bords et motivées par leurs idéaux) ? Si je mets l’accent sur cette question, c’est pour que tu nous expliques comment pourrait-on faire le siège du blocus dans des conditions optimales et pour mener à bien l’action de passage de la frontière égypto-gazaouie.
Réponse : Tu poses le doigt sur le vrai problème de ce projet: le blocus. À la condition que nous aurons bien obtenu une autorisation administrative, nous serons malgré tout en position d’entamer des négociations en justifiant de notre légalité et bon droit. Il y aura un moment où il faudra refuser poliment de faire demi-tour pour les médicaments, ce qui créera une tension, un problème, une négociation. Ce n’est pas par hasard si j’ai choisi de convoyer des médicaments commandés par les hôpitaux de Gaza. Ce sera notre principale légitimité et notre principal argument.
La directive générale sera d’être un homme de paix en toutes circonstances…
Question 7 : Tu estimes que les frais (majorés) pour mener à bien ce projet s’estiment à 5000 euros par véhicule. Est-ce que cette somme inclus juste les frais une fois le trajet démarré ou bien les frais de toutes le charges du projet avant son commencement ? Autrement dit, est-ce que ces 5k€ incluent les frais de la voiture à acquérir, le billet retour, les médicaments pour Gaza, les modules à énergie renouvelable, etc. ?
Réponse : Non, les 5.000 euros sont prévus pour le billet de bateau pour le véhicule et les passagers, pour la nourriture et le couchage, et le billet d’avion retour des deux chauffeurs. Et, normalement, une réserve (d’environ 2.500€ par personne), c’est pour le voyage à proprement dit. Cela n’inclut ni la voiture, ni la préparation, ni les médicaments.
Je dirai que, symboliquement, la priorité c’est de trouver la voiture pour attirer le reste. Il faut avancer vers les obstacles pour pouvoir les surmonter. Je vais bientôt avoir plus de temps libre et je compte bien faire des appels/réunions publiques pour trouver des voitures et des fonds.
Ce projet ne peut pas reposer sur une seule personne, même moi je n’ai pas les moyens de tout financer. Nous allons bien voir, mais je rappelle que 5 000 euros c’est 100 dons de 50 euros… je sais que c’est beaucoup mais c’est si peu pour Gaza face à Allah! Et nous sommes six millions de musulmans en France!
Comme tu l’abordes dans une question suivante, je crois que c’est surtout un problème de communication et de capacité à convaincre!
Question 8 : Aurais-tu à ce jour la date de retour ou, du moins, celle de ton retour ?
Réponse : Dans mon esprit, et dans l’idéal, je partirai le 31 octobre. Si tous se passe comme sur du papier à musique, trois semaines après je suis de retour. A priori le/les billets d’avions seront réservés à l’avance et “ouverts” sur la date retour permettant de la souplesse. Si on est bloqués à la frontière et que l’on sent que rester “faire le siège” peut faire basculer la décision en notre faveur, ceux qui pourront rester resteront et ceux qui devront rentrer rentreront à la date prévue.
Mais! J’ai personnellement l’intention de rester l’hiver à Gaza inshAllah. Je voudrai mettre en œuvre deux ou trois projets sur place tel qu’un “cinéma itinérant”, un “café français” siège d’un journal d’information en français réalisé par les étudiants en français des universités de Gaza. Je voudrai aussi voir la possibilité de mettre en œuvre un petit atelier d’ingénieurs et de fabrication de petits matériels utiles ou à énergie renouvelables pour ceux qui vivent dans les containers et les camps de réfugiés. 100.000 maisons détruites au dernier bombardement… Il y a du boulot!
En outre, je voudrai créer des liens et du réseau entre la France et Gaza et préparer le prochain convoi à partir de GAZA. InshAllah je rentre au printemps 2016, je fais ma saison agricole, et départ du convoi suivant en octobre 2016, inshAllah!
Question 9 : Tu fais au fur et à mesure de la promotion pour ce projet-là. Est-ce dur ? Qu’est-ce qui est le plus dur : motiver les gens ou juste les atteindre pour leur parler de ce projet ?
Réponse : C’est elle la question maudite! J’ai l’impression de parler dans le désert… La première vidéo a fait 7.000 vues en quelques jours, mais ensuite la fréquentation de la page Facebook s’est rapidement réduite à une presque confidentialité. J’ai eu une quinzaine de contacts la première semaine, mais depuis silence radio excepté toi et deux autres personnes.
Je pense que je ne suis pas super bon dans mes vidéos, peut-être pas assez engageant, ou que je ne dis pas ce qu’il faut, mais surtout que ce projet devrait être porté par des personnes publiques… pour la crédibilité autant que pour l’audience. C’est en cela qu’une rencontre avec M. Jacob COHEN serait bonne pour le projet. Mais d’une manière générale, ce projet n’emporte pas facilement l’adhésion ou l’engouement car c’est évidemment un sujet très politique, mais aussi, que l’engagement humanitaire n’est pas donné à tout le monde… Ce n’est pas rien de passer du discours et des bonnes intentions, à un engagement aussi important, et je demande beaucoup à celui qui s’engage! Je demande tout! Qu’il fournisse le véhicule et qu’il le finance, tout comme les compagnons du Prophète finançaient leurs équipements pour le djihad… Qu’Allah m’accorde un généreux financier et j’achèterai 10 ambulances dont je paierai les frais, et je n’aurai plus qu’à appeler pour des chauffeurs bénévoles. Je sais que je ne vais pas trouver des volontaires libres et autofinancés d’un claquement de doigt. Mais si je ne commence pas, je n’aurai rien du tout! Je suis à me demander si je ne dois pas faire une petite tournée à Paris en septembre (quand tout le monde sera rentré de vacances) pour rechercher un vrai financement. Dans un sens, ce n’est pas normal qu’on ne trouve pas 200.000 euros pour faire un convoi pour GAZA. Je suis en mesure de contacter le docteur Christophe OBERLIN (médecin humanitaire pour Gaza) et Leïla CHAÎD (ancienne représentante de l’OLP) et peut-être d’autres. InshAllah, je poserai à chacun la question du financement. Ah, si KHADAFI était encore là!…
Question 10 : Tu exposais ta foi musulmane lors de certaines vidéos. Etait-ce important selon toi ? Pourquoi l’as-tu fait ?
Réponse : Il y a plusieurs raisons: Je me dis que les musulmans devraient être plus à même de comprendre les enjeux d’un tel projet. Et qu’ils seront en mesure d’assumer leur engagement avec la conscience d’agir devant Allah pour le peuple de Jérusalem. C’est un projet suffisamment grave pour que ceux qui s’engagent soient conscient de leur relation à Allah. Je jure qu’il n’y a pas de vrais risques physiques, mais si l’un d’entre les convoyeurs mourait en route? Je veux que sa famille soit heureuse qu’il soit martyr sur le sentier d’Allah, et non qu’elle porte plainte contre moi pour défaut d’organisation!
Et je partage les analyses de monsieur COHEN sur la nécessité pour les musulmans de s’assumer, de faire les choses et non de les réclamer. Je pense que les musulmans doivent montrer une autre image que celle qu’on nous taille sur mesure dans les médias. Et si, d’aventure en aventure, ce projet prenait une dimension nationale, je suis sûr qu’il détournera certains jeunes du piège du djihad au nom des intérêts de l’OTAN et d’Israël aux Proche et Moyen-Orient… Je pense qu’un projet de convoi humanitaire peut apporter une réponse à l’énergie et la volonté d’agir de la jeunesse désœuvrée. Je suis sûr que certains pourront y trouver une formation et un objectif de vie. Mais il faut parler aux jeunes en tant que musulmans si on veut obtenir leur écoute, car eux-mêmes n’ont plus confiance dans la société laïque. Le laïcisme bon-teint est fort sympathique mais toujours ambiguë car à tendance, voire dominante, athée. Je suis musulman, c’est une de mes motivations pour aller à Gaza, et je ne veux pas qu’on me reproche d’arrêter le convoi pour prier dans les mosquées. C’est un projet musulman en cela que c’est un musulman qui en fait la promotion, mais tout le monde est le bienvenu évidemment. De même que les musulmans sont les bienvenus dans les manifestations pour la Palestine organisées par les communistes… Je ne suis pas communiste, je suis musulman, c’est normal que j’avance avec mes valeurs. C’est une question que je me suis posée, de cacher cette signature de mon Islam dans un propos très laïc et plus rassembleur, mais je me suis dit qu’il fallait mieux des musulmans pour former le noyau dur afin de garantir une certaine morale à ce convoi sur le long terme. Je n’ai pas envie de voir des gens se taper des cuites ou de mal parler des femmes, etc. J’ai envie de parler d’Islam pendant ce voyage en “terre sainte”…
Question 11 : Je te cite : « Les français sont nuls en convoi ». Je pense personnellement que c’est en partie vrai, mais sur quoi te bases-tu pour dire ça ? As-tu contribué (directement ou indirectement) à des convois ‘non-français’ auparavant ? Etait-ce mieux ?
Réponse : Je dis ça par provocation car il y a quelques petits convois de gens courageux. Mais, il faut voir certains grands convois anglais dont un des premiers réunissait plus de 1 000 véhicules! Des convois de poids lourds et d’ambulances neuves viennent du monde entier après chaque bombardement. Mais aucun venant de France… Et combien de bateaux français dans les flottilles de la liberté? C’est de ce point de vue que je dis que le bilan du pays des “Droits de l’Homme” est nul en matière de convoi pour Gaza. Non, je n’ai pas participé à d’autres convois, mais j’ai eu droit aux encouragements de George GALLOWAY, initiateur des convois anglais, quand j’étais sur la route en 2012.
Question 12 : Dans ta dernière vidéo, qui date du 10 juillet 2015 partagée sur Facebook, tu montres un vieux camion de 1972 que t’avais retapé avec l’aide de ton ami. Pourquoi ce choix et quels conseils pourrais-tu donner à un nouvel arrivant qui veut intégrer le projet (sachant que le plus dur, c’est de trouver et acquérir un véhicule « roulant ») ?
Réponse : Le choix de ce camion, c’est toute une histoire. D’abord, je n’en ai pas d’autre! Je l’ai acheté il y a trois ans pour travailler sur les marchés car je vends de la poterie de jardin tunisienne qui demande du volume. Mais cette caisse me donne envie de monter un projet de cinéma itinérant à Gaza, pour offrir rien d’autre qu’un peu de rêve et d’oubli aux habitants, surtout aux enfants. De plus elle est volumineuse et peut donc transporter beaucoup de choses.
Je suis persuadé qu’on peut trouver des véhicules pour pas cher un peu partout en France, et je pense qu’on va nous en donner…
Si je peux donner un conseil, c’est de chercher soit des véhicules avec le moins d’électronique possible, car c’est plus facile à réparer, soit des véhicules sanitaires type ambulance d’occasion. Je crois que ça se vend entre 2.500 et 3.000 euros…
Question 13 : Je conclus avec la question maudite ; Si ce projet n’aboutit pas, chose que je ne souhaite pas du tout, que fait-on ?
Réponse : Une des parties du projet est de livrer des médicaments à Gaza. Cette partie sera réalisée, inshAllah, même si nous sommes refoulés car, au pire, les médicaments seront pris en charge par la croix rouge égyptienne qui les fera entrer. C’est en quelque sorte la partie vraiment utile de ce projet et elle a toute les chance d’aboutir.
Si nous sommes refoulés, le coût du rapatriement des véhicules sera exorbitant, aussi il sera bon de trouver un relais en Egypte qui conservera les véhicules, prêts à reprendre la route dans le cadre d’un nouveau convoi.
Si nous sommes refoulés je préconise de ne pas faire de scandales pour ne pas être “interdits de séjour” en Egypte, et de rentrer sagement par avion.
Du fait de sa vocation à se reproduire annuellement, inshAllah, un échec cette année ne sera pas synonyme de fin du projet. “On a perdu une bataille“ disaient les anglais, “mais on n’a pas encore perdu la guerre!”.
En tout cas, merci Vincent pour cette interview et je te souhaite plein de succès dans ce projet.
Je te remercie de l’intérêt que tu portes toi-même à ce projet et te souhaite autant de succès dans tes propres projets qui me semblent conséquents !
————————————————————————————————————————————————-
Interview réalisée par le canal associatif ‘Share VIEWS’.
Ci-après, l’interview en format pdf
Interview écrite – Vincent DESPRÉS LEVARD